C’est au Genevois Bénédict Pictet (1655-1724) que l’on doit ce chant datant de 1705 et publié en 1859 dans le recueil Psaumes et cantiques.
Pasteur et théologien calviniste, Pictet est chargé dès 1691 par la Compagnie des Pasteurs de Genève de moderniser le psautier. Mais il rédige également de nombreux cantiques, dont certains destinés à rythmer l'année liturgique.
Le cantique dont je vous livre ci-dessous neuf des quatorze strophes est le dernier du recueil Psaumes et cantiques et doit être chanté sur le douzième air du Psautier.
Vous remarquerez en passant les petites notes moralisantes qu’il inclut, typiques d’un auteur attaché à l’édification des fidèles.
Surtout, vous entendrez avec moi le message: puisque notre vie n’est qu’un souffle et le monde appelé à passer, invoquons le secours de l’Esprit pour vivre de manière sainte en attendant le dévoilement de notre espérance, la glorieuse apparition du Fils.
1. Ô notre Dieu, Père d’éternité/ Qui des immortels règles la destinée,/ Nous venons tous, avec humilité,/ Te consacrer cette nouvelle année.
7. Nous venons te promettre, dans ce jour,/ Pour ton service, une ardeur éternelle,/Un cœur nouveau, brûlant d’un saint amour,/ Toujours soumis, zélé, pur et fidèle.
8. Mais nous savons que nos efforts sont vains/ Sans ton secours, Père de toute grâce;/ Déploie en nous, misérables humains,/ De ton Esprit la puissance efficace.
9. Que cet Esprit, nous conduisant toujours,/ Pendant le cours de toutes nos années,/ Règle nos mœurs, nos désirs, nos discours/ Selon les lois que tu nous as données.
10. Enseigne-nous que tout est vanité,/ Et qu’il n’est rien ici-bas de durable;/ Que les grandeurs, les plaisirs, la beauté,/ Tout passe enfin, et tout est périssable.
11. Fais-nous connaître et comprendre, Seigneur,/ Que notre vie est un torrent rapide,/ Une ombre, un songe, un éclair, une fleur,/ Une vapeur qui n’a rien de solide.
12. Rends cette année heureuse à tes enfants;/ De mille biens qu’elle soit partagée;/ Que tes élus soient toujours triomphants;/ Et réjouis ton Église affligée.
13. Préserve-nous de fâcheux accidents;/ Mais si tu veux finir notre carrière,/ Et s’il te plaît de terminer nos ans,/ Prépare-nous à notre heure dernière.
14. Fais que t’aimant, nous vivions saintement/ Dans la justice et dans la tempérance,/ En attendant l’heureux avènement/ De ton cher Fils, notre unique espérance.
Puissions-nous faire de ce poème notre prière!