Actes 2.44: “Tous ceux qui croyaient étaient ensemble […].”
Intéressant! À peine ont-ils accepté la parole et confessé leur foi en passant par les eaux du baptême, que les premiers chrétiens éprouvent le besoin de se regrouper.
C’est qu’ils ont immédiatement compris, eux, qu’ils ne pourraient ni rester longtemps fidèles à leur engagement premier ni grandir jusqu’à devenir spirituellement mûrs en restant à l’écart de leur communauté.
Sans doute faut-il le redire ici: un marcheur solitaire a très peu de chances de tenir toute la distance. Chacun a besoin, pour tenir bon quoi qu’il arrive et continuer de progresser vers la perfection, de l’aide des autres et du soutien de son Église.
Ceux qui choisissent de faire “cavalier seul” finissent tous, tôt ou tard, par, sinon abandonner, au moins prendre sur les autres un tel retard que c’est à se demander s’ils sont encore “dans la course”.
Laissez-moi vous laisser ici l’exemple des oies sauvages.
Pourquoi, à la saison des migrations, volent-elles toujours comme elles le font: en “V”?
Réponse: parce que chacune d’elles sait qu’en s’abritant ainsi derrière une partenaire, elle sera capable d’aller beaucoup plus loin que si elle volait en solo. En effet, pendant tout le temps qu’elle reste en retrait, elle est comme portée par le courant d’air ascendant que produit en permanence le battement d’ailes de celle qui la précède.
Cela dit, pour que le système fonctionne, il faut bien sûr qu’une oie vole en tête. Mais celle-là ne reste jamais très longtemps devant. Sitôt qu’elle se sent fatiguée, elle décroche et passe à l’arrière.
Ah! et puisque nous parlons des oies sauvages comme modèles de sagesse, savez-vous ce que font celles qui suivent pendant toute la durée du vol? Elles crient! Sans arrêt. Pourquoi?… Mais pour encourager celles qui sont devant! Et les encourager notamment à maintenir leur vitesse et à tenir la distance!
Encore un détail. Lorsqu’une oie est malade ou blessée, et qu’elle tombe hors de la formation, que croyez-vous qu’il se passe? Deux autres oies décrochent aussitôt du voilier et descendent pour lui apporter l’aide et la protection dont elle a besoin. Elles ne la quitteront pour retrouver leur voilier ou se joindre à un autre qu’après qu’elles se seront assurées soit que leur camarade est rétablie soit qu’elle est morte.
Et si les oies avaient quelque chose à nous apprendre aujourd’hui?
Et si, comme elles, nous nous rapprochions les uns des autres pour marcher, que dis-je? courir ensemble vers le but?
Avec ce double souci: arriver nous-mêmes et nous assurer qu’aucun de nos coéquipiers ne reste en arrière, abandonné à lui-même.
Certains, c’est vrai, marchent mal… Mais progresseront-ils davantage si nous, dont les pas sont si légers, décidons de les “lâcher” définitivement? Le risque n’est-il pas grand qu’ils se découragent en réalité d’autant plus vite que nous les livrerons plus tôt à eux-mêmes?
Veillons, par conséquent, nous montrer toujours plus inquiets les uns des autres; toujours prêts à offrir notre concours à ceux qui peinent.
Et puis, lorsque viendra notre tour de connaître un sérieux “passage à vide”, sachons accueillir, avec reconnaissance, l’aide qui nous sera gracieusement proposée par notre frère ou notre sœur en meilleure “forme”.