Marc 8.2, 8: “J’ai pitié de ces gens” [ ... ] “Chacun mangea à sa faim.”
Bel exemple de la compassion et de la générosité de notre Seigneur.
La foule qui entoure Jésus depuis trois jours n’a plus rien à manger. Elle a faim. Jésus le sait.
Il le sait et s’en inquiète. “J’ai pitié de ces gens”, dit-il —littéralement, “je suis ému aux entrailles à leur sujet”. Rien de ce qui touche ses amis ne le laisse indifférent. Ceux-là crient famine: il sympathise aussitôt. Et il agit pour répondre de manière concrète à leur besoin du moment.
C’est cela, la compassion du Seigneur: jamais insensible aux prières des siens, il y apporte toujours la bonne réponse au bon moment.
Mais il y a plus: Marc nous rapporte que “chacun a mangé à sa faim”. Jésus aurait sans doute pu se contenter d’accorder à la foule un petit “coupe-faim”, comme ont dit. Non. Son projet est de la rassasier. Chacun doit manger à sa faim. Et la preuve que tous ont eu bien assez: il y a des restes, beaucoup de restes.
Là, c’est la générosité de notre Seigneur qui ressort: quand il donne, c’est sans compter, quand il donne, c’est pour combler.
Nous pourrions arrêter ici notre commentaire. Mais ce serait oublier que chaque intervention miraculeuse de Jésus est un “signe” renvoyant à une autre intervention, aux conséquences éternelles, celle-là.
C’est ainsi que nous sommes amenés à reconnaître dans la pitié éprouvée ici par Jésus comme une illustration de l’incroyable miséricorde dont nous avons été nous-mêmes les heureux bénéficiaires.
Notre condition était bien pire que celle de la foule dans notre texte: nous n’avions pas seulement faim, nous étions mourants, pour ne pas dire morts. Et qu’a fait le Seigneur? Il a eu pitié. Oui, il a eu pitié. Et il a agi. Il est venu nous rejoindre dans notre misère.
Mais, ici encore, il y a plus: il ne s’est pas seulement rapproché de nous, il s’est offert à nous comme, a-t-il dit un jour, “le vrai pain”, “le pain vivant qui descend du ciel”, celui qui, dès lors qu’il est consommé, apaise définitivement toutes les faims.
Écoutez plutôt ce que déclare Jésus: “Je suis le pain de vie.Celui qui vient à moi n’aura jamais faim” *; et “si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours” **.
Ainsi, nous le voyons, sa pitié s’est une fois encore exprimée de manière concrète, dans un acte d’une incroyable générosité: il s’est donné lui-même, librement et sans réserve, pour que par son sacrifice il soit pourvu à tous nos besoins. Et le fait est qu’aujourd’hui, nous qui étions si pauvres et indigents, nous sommes comblés.
Ma prière est que nous trouvions là, maintenant, des motifs nouveaux de dire à notre Dieu notre admiration profonde et notre reconnaissance éperdue.
* Jean 6.35. ** Jean 6.51.