Actes 1.11b: “Ce Jésus, qui vous a été enlevé pour aller au ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu partir.”
De toutes les fêtes chrétiennes, celle-ci est peut-être la plus discrète: “L’Ascension”. Son message, pourtant, est de première importance et vaut à coup sûr que nous y revenions régulièrement, et pas seulement un jeudi par an.
Tout est dans la parole laissée aux disciples de Jésus par deux hommes simplement décrits par Luc comme “habillés en blanc”.
Rappelons le contexte. Cela fait six semaines que Jésus, ressuscité, multiplie les rencontres avec ceux qu’il s’apprête à envoyer de par le monde proclamer l’heureuse nouvelle d’un salut offert gratuitement à quiconque voudra bien mettre sa foi en lui. L’heure de les “quitter” est arrivée. Il les convoque sur le mont des Oliviers et c’est là que les Onze*, soudain, le voient s’élever dans les airs et disparaître, caché par une nuée.
C’est alors que nos deux hommes en blanc apparaissent et, après qu’ils ont invité les disciples à cesser de scruter l’espace, leur laisse la parole qui nous occupe.
Une parole importante à plus d’un titre.
D’abord, elle annonce un “retour”** prochain du Christ. “[Il] reviendra”, affirment en chœur nos deux témoins célestes. Ainsi notre espérance se trouve confortée: celui qui a disparu quelque temps seulement après être revenu à la vie, notre Sauveur et Seigneur, ne manquera pas de “reparaître”. Alors, parce qu’il nous aura été rendu, notre bonheur, à son côté, sera sans limite.
Ensuite, elle nous renseigne sur la nature précise de cet heureux événement. Plus que du retour, il s’agira du “dévoilement”, au sens propre, de Jésus. Car ce que nous attendons désormais est le symétrique de l’Ascension: une dissipation soudaine de cette nuée qui, jadis, le déroba à nos yeux, le lever d’un voile millénaire laissant subitement apparaître une présence qui ne nous aura jamais manqué, mais qui, jusqu’à ce moment précis, sera restée invisible.
Enfin, elle nous laisse entrevoir la manière de cette sorte d’“apocalypse” christique. Celui que nous attendons, depuis qu’il a été enlevé pour “aller au ciel”, sera vu “descendant du ciel”. Comme lors de son premier avènement, donc, c’est “de la demeure de son Père” qu’il viendra à notre rencontre. Plus apparent que réel, ce mouvement exprimera alors son intention de nous “rejoindre” là où nous sommes pour nous entraîner et nous établir là où il est, dans le Royaume éternel de Dieu.
Ceci, cependant, sera nouveau: cette ultime “épiphanie” sera infiniment glorieuse, et tous en seront les témoins, les uns éblouis, les autres atterrés. Car, faut-il le rappeler, ce “dévoilement” final inaugurera une étape de jugement dont l’issue sera la distinction fatale entre le “blé” et la “mauvaise herbe”. Et tandis, annonce Jésus***, que “les justes resplendiront comme le soleil”, les impies, eux, découvriront hélas ! ce que c’est que d’être exposés sans défense à la colère divine.
Puissions-nous, nous, faire partie de ceux qui attendent cet avènement avec confiance, sachant qu’il marquera pour nous le début d’un séjour nouveau, dans le royaume du Père, placé à jamais sous le signe du repos, de la paix et du bonheur !
* Les Douze moins Judas. ** Je mets ce mot entre parenthèses parce qu’il pourrait nous faire accroire que Christ est « parti », qu’il n’est plus « présent » comme il l’avait promis (voir par exemple Matthieu 28.20). *** Lire Matthieu 13.24-30, 36-43.
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