Luc 9.13, 14, 16-17: “Mais Jésus leur dit: ‘Donnez-leur vous-mêmes à manger!’ […] il y avait environ 5000 hommes. […] Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et les bénit. Puis il les rompit et les donna à ses disciples afin qu’ils les distribuent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.”
La fonction du miracle, dans les évangiles en particulier, est de mettre en lumière celles des perfections divines qui nous ont été données à découvrir en Jésus.
Outre sa toute-puissance, la multiplication des pains et des poissons par Jésus, nous dévoile trois qualités parmi les plus émouvantes de Dieu.
Sa compassion, d’abord.
Alors qu’au terme d’une nouvelle journée épuisante, le jour commence à baisser, les disciples proposent à Jésus de le débarrasser d’une foule devenue encombrante. L’on s’attend à ce que Jésus les remercie de se soucier comme ils le font de son bien-être —et du leur, probablement, par la même occasion. Et c’est le moment qu’il choisit pour les inviter à se préparer à nourrir son auditoire!
Pourquoi? Parce qu’ils doivent savoir que le bien-être des hommes lui importera toujours davantage que son propre confort.
Aussi, sensible aux besoins immédiats de ceux qui l’entourent plutôt qu’aux siens, choisit-il ici de renoncer à un repos pourtant bien mérité pour restaurer une multitude. Et ce faisant, il témoigne clairement de cette immense compassion caractéristique de l’être divin dont nous profitons chaque jour largement.
Sa bonté, ensuite.
Jésus a-t-il besoin de ses disciples pour apaiser la faim qui tenaille désormais ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants se pressant autour de lui? Non, bien sûr.
Il les convoque pourtant pour faire d’eux ses collaborateurs. C’est eux qui lui fourniront les premiers éléments du gigantesque pique-nique qu’il s’apprête à offrir à la foule restée avec lui. C’est eux encore qui veilleront à ce que chacun soit en place pour recevoir son casse-croûte. C’est eux enfin qui feront passer les pains et les poissons dans les rangs.
En agissant ainsi, Jésus nous éclaire sur une intention bienveillante propre à Dieu : nous associer, nous, serviteurs inutiles, à son œuvre de grâce pour que nous en partagions non seulement les peines, mais encore, et surtout, les joies.
Sa générosité, enfin.
“Douze paniers” de restes ! Jésus ne sait-il pas compter? Ou n’a-t-il n’a jamais entendu parler de l’objectif “Zéro déchet”? Un petit “en-cas” suffisait à coup sûr à calmer l’appétit de la multitude. Et l’on aurait pu se passer des corbeilles.
Mais Jésus n’est pas du genre à mesurer ses dons. C’est décidé! La nourriture qu’il produit sera si abondante que tous seront repus et qu’il y aura des restes à ne pas savoir qu’en faire.
Par ce geste, Jésus dévoile pour nous cette autre vertu divine qui, si souvent déjà, nous a confondus: la générosité. “Tu fais déborder ma coupe”, chantait déjà le psalmiste*. Notre Dieu est un Dieu qui aime à donner, donner encore, donner toujours, et si largement, qu’une fois comblés nous-mêmes, nous pouvons donner aux autres de notre surabondance.
Quel Dieu merveilleux nous avons!
* Psaume 23.5.