Philippiens 2.14 : “Faites tout sans murmures ni contestations afin d’être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans défaut au milieu d’une génération perverse et corrompue.”
Quelle peut bien être notre vocation spécifique, à nous chrétiens, dans le monde d’aujourd’hui ? Que pouvons-nous apporter à une génération que Dieu ne peut qualifier autrement que de “perverse et corrompue” ?
Réponse de l’apôtre Paul : un modèle. L’exemple d’un comportement “irréprochable”, “pur” et “sans défaut”. Sachant que, pour lui, il n’est pas de comportement irréprochable, pur et sans défaut sans soumission confiante à Dieu et paix durable dans l’Église.
Soumission confiante à Dieu. Le vocabulaire de l’apôtre indique clairement sa crainte de voir les chrétiens suivre l’exemple malheureux des israélites dans le désert, qui ne cessèrent guère, pendant quarante ans, de “murmurer” contre Dieu et “contester” ses voies.
En nous comportant comme eux nous attristerions Dieu en offrant à notre génération le piteux spectacle d’une communauté d’hommes et de femmes comme les autres : insatisfaits et revendicateurs.
Pour Paul, notre différence doit apparaître ici : dans cette confiance absolue en Dieu, sa bonté et sa sagesse, qui fait que nous demeurons en tout temps, bon ou mauvais, soumis à sa volonté. Humblement et paisiblement.
Le défi n’est pas mince. Les jugements du Seigneur sont si souvent insondables et ses voies impénétrables ! Et nous voici râlant, gémissant, contestant, désespérant. Prions alors que nous soit donnée d’en haut la foi, la vraie, celle qui perçoit l’invisible, comptant sur Jésus pour la mener à la perfection*.
Paix durable dans l’Église. Parce que la qualité de nos rapports mutuels compte aussi aux yeux de Dieu.
Ce qu’il attend donc de nous est que nous nous distinguions cette fois par la concorde exemplaire qui prévaut parmi nous. Que nous en finissions une bonne fois avec nos chamailleries, bisbilles, prises de bec, disputes, et autres querelles –c’est la signification du mot “murmures” –, autant qu’avec nos discutailleries –c’est l’autre sens du mot “contestations”.
D’abord, parce qu’elles sont une offense faite à Dieu.
Ensuite, et surtout ici, parce qu’elles privent nos contemporains d’un repère essentiel : celui d’une conduite si différente qu’en forçant à s’interroger sur son origine, elle mène fort logiquement à Dieu.
“Qu’ils soient un, prie Jésus**, pour que le monde croie.” C’est, on le voit, sur l’harmonie surnaturelle régnant parmi les siens qu’il compte pour attirer le monde sur le chemin du salut.
Si donc notre projet est bien d’entrer dans celui de Dieu et d’offrir à notre génération un signe qui lui permette de voir enfin clair et, qui sait ? de réorienter sa course, œuvrons à faire disparaître du milieu de nous murmures et contestations. Et tissons entre nous des liens d’amour fraternel.
Le meilleur service que nous puissions rendre à nos contemporains est d’être des “artisans de paix” dans l’Église.
* Voir Hébreux 11.1 et 12.2. ** Voir Jean 17.21 (notre traduction).
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