Psaume 55.6-7 : “La peur et l’épouvante m’assaillent, et la terreur m’envahit. Je dis : ‘Si seulement j’avais les ailes d’une colombe ! Je m’envolerais et je trouverais le repos.’”
L’envie de fuir. Sont-ils si nombreux ceux parmi nous qui peuvent dire qu’au cœur de l’épreuve, ils ne l’ont jamais connue ? Certainement pas moi…
Lorsque tout en vous semble s’écrouler et que celui dont vous implorez désespérément le secours se tait, vous n’avez le plus souvent qu’un regret : celui de ne pas pouvoir, comme la colombe, vous envoler et trouver refuge ailleurs… Il arrive même –croyez-en mon expérience– que votre détresse soit telle que vous vous surpreniez à rêver d’un envol vers une autre “terre”, plus lointaine…
À l’image de David, désemparé par une situation accablante. En butte à l’hostilité des hommes, trahi par son meilleur ami, il attend un signe de son Dieu ; en vain. Il se dit alors : “Si seulement j’avais des ailes !”
Son aspiration n’a guère de sens. Mais David a l’honnêteté de nous en faire part.
Avant de se reprendre, de manière exemplaire.
Un sursaut magnifique que nous trouvons un peu plus loin, lorsque David, d’un coup, se redresse et témoigne* : “Moi, j’appelle Dieu au secours, et lui, le Seigneur, me sauvera.” “D’autres dans ma situation se laisseraient aller à la désolation, s’abandonneraient au désespoir. Moi, je continue d’appeler. Parce que je sais qu’il finira bien un jour par me répondre. Mon Seigneur est ainsi ! Il peut se dérober un temps ; il ne se cache pas indéfiniment. Tôt ou tard, il répond. Et lorsqu’il répond, on est sauvé !”
Deux remarques concernant ce sursaut.
Notons d’abord qu’il a pour origine un travail de mémoire. Si David se reprend comme il le fait, c’est parce qu’il vient de faire un effort : celui de se rappeler quel genre de Dieu était son Dieu.
Ah ! si, dans nos moments de détresse, nous pouvions pareillement nous imposer de nous remémorer une à une les perfections de Dieu ! Nul doute que nos angoisses commenceraient bientôt de se dissiper et nos craintes de se calmer.
Notons ensuite qu’il a beau être admirable, il n’entraîne pas pour David un répit immédiat. David vient à peine d’exprimer avec force la foi qui l’anime, qu’il se doit déjà de reconnaître : “Le soir, le matin, à midi, je soupire et je gémis.” Et si, chaque fois qu’il revient à Dieu pour la prière, il ne peut que se lamenter tristement, c’est que celui en qui il a choisi de se confier définitivement et dont il brûle désormais d’entendre la voix rassurante continue de se taire…
Une leçon pour lui ; une leçon pour nous. Dieu répondra, mais à son heure ! En attendant, il se peut fort bien qu’il nous laisse nous plaindre et soupirer.
À nous alors de tenir bon, puisant encore et toujours dans notre confiance aveugle en lui les forces dont nous avons besoin pour patienter dans les souffrances et, suivant l’exemple de David, continuer quoi qu’il en soit de prier: “Quant à moi, je me confie en toi.”**
* Traduction NFC. ** Verset 18.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.