Tite 2.2 : “Dis que les vieillards doivent être sobres, respectables, réfléchis, solides dans la foi, l’amour et la persévérance.”
Tous nos aînés ne sont pas des exemples, hélas ! Il en est même que l’on supporte difficilement. Aux cheveux blancs, pourtant, devrait appartenir la sagesse. L’on attend de leur longue expérience qu’elle rassure, éclaire, inspire.
Dans l’Église en particulier où les plus jeunes ont besoin de modèles pour orienter convenablement leurs pensées, leurs décisions et leurs actes.
Paul en est conscient, qui recommande à Tite, son précieux associé à l’œuvre sur l’île de Crète, d’inviter les vieux à se montrer en tout exemplaires.
J’écris les “vieux”, mais il faut savoir qu’au moment où l’apôtre rédige sa lettre, le mot désigne des personnes que nous considérerions aujourd’hui comme jeunes encore : quarante ans par exemple ! Et plus, bien sûr.
De ces aînés, donc, Paul attend qu’ils soient tous des modèles pour les croyants débutant en particulier et les autres. Mais modèles de quoi ?
De sobriété. Les vieux devraient s’abstenir de tout excès, de table notamment ; parce qu’il leur faut toujours garder l’esprit clair afin d’éviter tout propos stupide, offensant ou scabreux, tout geste déplacé, indécent ou équivoque.
De respectabilité. Pour eux, “l’âge des singularités et des excentricités est passé”*. Il est temps de commander le respect en se comportant en tout dignement.
De pondération. Nos aînés se doivent d’être réfléchis plutôt qu’impulsifs, posés plutôt qu’excités, mesurés plutôt qu’excessifs. Sages, quoi. Experts en l’art de bien vivre.
Et de solidité. Et Paul de presser Tite, ici, de convaincre les personnes âgées de son Église de veiller à afficher une santé spirituelle rayonnante. Ce qu’ils feront à coup sûr s’ils ne cessent pas de se fortifier dans la foi, l’amour et la persévérance.
Dans la foi. Autrement dit, dans leur confiance absolue en Dieu. Dans l’amour. Entendre ici dans l’amour inconditionnel qu’il lui porte en même temps qu’à leurs frères et sœurs. Et dans la persévérance. C’est-à-dire dans leur obstination à tenir bon alors même que les épreuves qui les touchent se multiplient.
Tout un programme ! Qui devrait être celui de tous, mais particulièrement des plus âgés.
Notre programme, donc, à nous qui sommes déjà bien avancés en âge. Ayons particulièrement à cœur de manifester dans notre vie toutes les qualités qui siéent aux aînés pour cette double raison que nous voulons être toujours plus agréables à Dieu et qu’il nous plairait d’être de beaux modèles pour la jeunesse de notre maisonnée spirituelle.
Mais votre programme à vous aussi, qui êtes encore jeunes et fringants aujourd’hui, mais dont la chevelure blanchira un jour. Une admirable vieillesse se préparant de loin, pourquoi ne vous emploieriez-vous pas dès maintenant à cultiver ces bonnes et belles propriétés que sont la sobriété, la respectabilité et la pondération, sans omettre d’y ajouter joyeusement cette bonne santé spirituelle que révèlent une foi, un amour et une persévérance sans faille ?
L’on saura alors que Rodrigue avait raison : la valeur n’attend point forcément le nombre des années !**
* Citation de P. Dornier, Les Épîtres pastorales. ** Corneille, Le Cid, Acte II, Scène 2.
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