Ézékiel 14.3a : “Fils de l’homme, ces gens-là portent leurs idoles sur leur cœur […].”
Qui sont “ces gens-là” que l’Éternel voudrait voir revenir à lui pour ne pas avoir à les exclure du milieu de son peuple ? Les “anciens d’Israël” en exil à Babylone.
Et que font-ils qui pourrait très bien leur valoir le plus funeste des sorts ? Rien de visible, mais une chose que Dieu abhorre : ils rendent un culte caché à d’autres que lui. À la franche idolâtrie de leurs collègues restés à Jérusalem*, prudents qu’ils sont, ils préfèrent une dévotion secrète.
Comme beaucoup de chrétiens, aujourd’hui encore, hélas ! Irréprochables tant en matière de doctrine que de comportement, ils entretiennent toujours, discrètement, de coupables rapports avec ces inanités absolues que sont toutes les idoles.
Sommes-nous de ceux-là ? Qui professent un profond attachement au Seigneur et qui, en même temps, excitent dangereusement sa jalousie en plaçant secrètement leur confiance en un autre que lui ? Mammon par exemple, ou Baal** .
Appartenons-nous nous aussi à cette foule que l’on croit ancrée en Dieu seul et qui, de fait, continue de fricoter avec les idoles ? Parce que l’on ne sait jamais : des fois que Dieu ne répondrait pas, mieux vaut rester prudent et garder toutes ses options : superstition, astrologie, occultisme, magie, que sais-je ?
Nous reconnaissons-nous dans ces anciens d’Israël sévèrement tancés par le Seigneur parce que nous aussi cherchons notre sécurité ailleurs qu’en lui ? Ou poursuivons d’autres fins que celles qu’il nous a fixées ? Comme une réussite enviable, une réputation flatteuse, une promotion rapide, un confort insolent.
J’espère que non.
Mais au cas où nous nous reconnaîtrions dans ces bergers égarés, il serait temps, grand temps pour nous de nous reprendre.
Et vite ! Parce que le Seigneur, qui voit toute chose, ne supporte pas les cœurs partagés. Et qu’il souffre de nous voir nous tourner vers d’autres sources que lui pour assurer notre bonheur. Et qu’il ne peut accepter que nous ayons d’autres ambitions que celles qu’il juge nobles entre toutes.
En nous endurcissant au lieu de nous repentir, nous prendrions le risque démesuré de nous retrouver à notre tour non seulement douloureusement confrontés au silence de Dieu, mais encore fatalement coupés de son peuple.
Saisissons donc plutôt l’offre de grâce qu’il nous fait et demandons-lui de nous aider, après qu’il nous aura pardonné nos louvoiements passés, à l’aimer, lui, de toute notre force et à débarrasser notre cœur de tous ses rivaux.
“Quand cesserez-vous de sautiller tantôt sur un pied, tantôt sur l’autre ?” nous demande Élie***. Pour nous, nous répondons : “Viens, Seigneur !” “Viens m’apprendre à t’aimer,/ c’est en toi qu’est la vie,/ En toi qu’est le bonheur et la félicité.”****
* Voir chapitre 8. ** Respectivement dieu de l'argent et dieu de la fertilité. *** 18.21 (NFC). **** Extrait du cantique « Viens m’apprendre à t’aimer » (Sur les ailes de la foi, n° 611).