Psaume 50.14a*: “Offre-moi plutôt ta reconnaissance, à moi ton Dieu […].”
Que pouvons-nous bien apporter au Seigneur? Le monde entier est à lui.
Une chose au moins, nous souffle le poète: notre reconnaissance.
C’est qu’il a entendu, lui, le murmure divin: “Celui qui m’honore est celui qui m’offre sa reconnaissance”** .
Heureux, donc, nous le sommes, à qui la confidence a été transmise: ce que Dieu attend de nous est tout simplement que nous lui disions Merci.
Mais pourquoi donc cette divulgation? Serait-ce qu’à l’image des enfants à court d'éducation, nous avons pris l’habitude de recevoir sans nous encombrer de prononcer jamais “le mot magique”, comme on l’appelle parfois? Je crains que ce ne soit l’une des raisons au moins, sinon la vraie.
Nous attendons du Seigneur qu’il nous gâte et lorsqu’il répand sur nous ses grâces, nous omettons de lui signifier notre profonde reconnaissance.
Les raisons de lui dire Merci, pourtant, ne manquent pas.
Deux exemples, qui pourraient nous rappeler à notre vocation et lui valoir ainsi le plaisir de recueillir l’expression non seulement de notre gratitude, mais encore de notre adoration.
Ce qu’il nous a déjà révélé de sa personne éminemment glorieuse: sa sainteté, sa majesté et sa puissance, mais son amour aussi, sa fidélité, sa patience, sa miséricorde, sa bonté, sa tendresse… Et je vous laisse le soin de poursuivre l’inventaire.
Sachons prendre le temps, aujourd’hui, de nous remémorer ses perfections pour lui savoir de gré de ce qu’il est, tout simplement.
Ce que nous savons de ses œuvres en notre faveur, infiniment nombreuses. À commencer par celle, unique, par laquelle il a obtenu de pouvoir se réconcilier avec nous et nous promettre le plus éblouissant des avenirs: la Croix.
Apprenons, si ce n’est déjà fait, à repérer ses multiples bienfaits pour l’en bénir inlassablement.
J’étais tout jeune quand ma mère m’apprit à toujours commencer mes prières par ce mot, Merci. Belle leçon.
Et si nous suivions tous son conseil, faisant de l’expression de notre profonde gratitude notre souci premier?
La marque de l’impie, écrit Paul dans sa Lettre aux chrétiens de Rome, est qu’il ne rend pas grâce à Dieu; celle du chrétien authentique, qu’il se plaît, au contraire, à offrir au Seigneur une louange sans fin.
C’est à cela que l’on reconnaît un enfant de Dieu: lui, dit Merci comme il respire.
Puissions-nous, nous inspirant du poète, bénir, bénir sans cesse ce Dieu qui, chaque jour, répand sur nous la richesse de son merveilleux amour!
* Traduction NFC. ** Verset 23.