L’ensemble des médias s'est fait l’écho du mariage célébré à Bègles le 5 juin. Pour la première fois en France, un ministre de l’État civil a scellé l’union de deux conjoints du même sexe. Même si le maire provocateur a été officiellement désavoué par le Ministre de l’Intérieur, il est probable que l’institution ne sorte pas indemne de ce qui est revendiqué désormais comme un nouveau « droit à la différence ».
Ainsi, le journaliste Laurent Joffrin écrit : « Les coutumes humaines ne naissent pas d’un décret transcendant. Elles sont auto-instituées. Le mariage et l’adoption comme les autres. C’est de cette auto-institution qu’il faut débattre désormais par le truchement d’une discussion parlementaire sérieuse ».
Le mariage ne serait qu’une « coutume humaine » léguée par les générations antérieures et sa définition (« l’union d’un homme et d’une femme ») devrait être redéfinie pour faire (enfin) « disparaître la dernière grande trace de cette discrimination légale dont [les homosexuels] ont été si longtemps victimes »…
Le croyant — quelle que soit sa confession — ne peut adhérer à ce postulat. Le mariage n’est pas un contrat humain, dans lequel les époux spécifieraient la durée de leur union et les devoirs qu’elle implique, mais une œuvre et un ordre divins. La Bible enseigne que Dieu a créé l’homme et la femme pour le mariage ; il l’a institué dans le paradis et préservé jusqu’à ce jour. C’est aussi lui qui unit les époux et leur confie une descendance (Genèse 1.27, 28 ; 3.18, 22-24 ; Matthieu 19.4-9).
Sur la foi de ces affirmations, il n’est pas possible de souscrire à l’argument d’une « aspiration légitime à l’égalité des droits ». Déjà, bien des philosophes, sociologues ou psychanalystes le jugent insuffisant et dénoncent une vision à court terme.
Nous avons là, hélas, un signe supplémentaire de notre temps d’apostasie, où l’homme naturel détourne et travestit l’œuvre divine. On ne veut plus, dit-on, que logique et réciprocité. Mais qu’y a-t-il de moins logique que les aspirations humaines, dont l’orientation change plusieurs fois par siècle ?
La société exige un « droit de regard sur ses propres institutions » ; osons lui rappeler qu’elle a, jusqu’ici, fait preuve de bien peu de clairvoyance et que le mariage, précisément, ne lui appartient pas. Sachons témoigner, dans nos familles et devant nos enfants, de la sainteté du mariage telle que l’a pensée notre Créateur.
La parole du psalmiste reste vraie et s’applique très bien au mariage, lorsqu’il dit : « Si Dieu ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain ».
Que nos parlementaires qui ont des oreilles entendent…
François Poillet